Description:
Malgré des progrès récents, le taux de scolarisation des filles reste inférieur à celui des garçons dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne. Les causes de la sous-scolarisation des filles sont nombreuses. Elles tiennent tant à des facteurs d’offre (écoles en nombre insuffisant, éloignées, etc.) qu’à des facteurs de demande (investissement dans la scolarisation des filles jugée comme non rentable, crainte de l’émancipation des femmes éduquées, etc.). Dans ce contexte, Madagascar est souvent présentée comme une exception : les taux de scolarisation sont élevés et on observe une grande parité entre les filles et les garçons. Toutefois, au sein même des écoles, les filles et les garçons ne sont pas traités de la même façon. Douze écoles ont été observées, des entretiens ont été menés auprès d’enseignants et des focus group avec des élèves ont été réalisés. Les analyses de ces données montrent que les discours et les pratiques perpétuant des stéréotypes de genre sont nombreux et que ces stéréotypes sont intégrés par les enseignants et par les élèves.<br>Despite rising educational levels across much of the African world, gender inequities in education persist. Girls are less likely to attend school than boys. Researchers have suggested various explanations for the gender gap in education in Africa. The lack of primary schools in many developing countries and norms regarding female education discourage parents from investing in their daughters’ education. In Sub-Saharan Africa, Madagascar is an exception: most children receive education; boys and girls are enrolled in primary schools in equal numbers. However, our objective is to explore gender segregation, and the treatment of boys and girls in primary schools during the lessons and playtime. Twelve schools were included in the study; teachers completed in-depth interviews and focus groups with students were interviewed. Our findings indicate that that gender segregation exists and there is an unequal treatment of boys and girls in primary schools by teachers. Gender role norms influence interactions between teachers and students and between girls and boys.